En reconnaissance de leur engagement, Imanol Zubiauz et Teresa Catalán ont reçu le prix des Sciences humaines, de la culture, des arts et des sciences sociales.
La cérémonie de remise des prix Eusko Ikaskuntza-LABORAL Kutxa pour les sciences humaines, la culture, les arts et les sciences sociales et Gazte Saria 2022 s'est déroulée ce mardi 27 septembre à Pampelune, devant un public nourri avec une large représentation institutionnelle et de personnalités du monde culturel, éducatif et social.
Le cadre de l'événement ne pouvait être mieux choisi : le musée de Navarre, où l'une des lauréates, Teresa Catalán, a vécu avec sa famille pendant son enfance et sa jeunesse et où elle a découvert sa vocation musicale.
La cérémonie a débuté par la projection du court-métrage Emakumeak Blai, de la créatrice audiovisuelle, Ane Zulaika Aranburu, lauréate du Gazte Saria en 2021. Ensuite, la sociétaire et membre du jury du Gazte Saria d'Eusko Ikaskuntza, Urkiri Salaberria, a présenté le lauréat de l'année dans la catégorie jeune, Imanol Zubiauz, docteur en beaux-arts et titulaire d'un Master en art contemporain technologique et performatif, pour le projet intitulé « Pidgin », qui tourne autour des relations entre les chasseurs de baleines basques et le peuple islandais au XVIIe siècle.
Au nom du jury du prix Eusko Ikaskuntza-LABORAL Kutxa pour les sciences humaines, la culture, les arts et les sciences sociales 2022, le directeur de l'UNED Bergara, Iñaki Esparza, a salué Teresa Catalán et sa carrière construite sur trois piliers : la création, l'enseignement et la diffusion. Une vie et une carrière professionnelle qui, de l'avis d'Esparza, constituent « une contribution inestimable et généreuse, un héritage au service des personnes ».
Ensuite, parole a été donnée aux plus hauts représentants des entités décernant les prix. La présidente d'Eusko Ikaskuntza, Ana Urkiza, a commencé par rappeler que ces prix visent à la fois à mettre en évidence l'importance de la recherche, de l'innovation et de la connaissance pour l'avenir des communautés basques, et à souligner la valeur de la créativité « en tant que miroir de l'état spirituel de notre époque et comme projection de l'imagination collective ». En ce sens, Teresa Catalán et Imanol Zubiauz sont un exemple de « l'union vertueuse entre les enquêtes sur la réalité et la culture du sensible ». Concernant la compositrice, la présidente a mis en avant sa générosité, qui la conduit à soutenir activement ses disciples et collègues se consacrant à la création musicale contemporaine, ainsi que ses inspirantes racines navarraise, sa terre natale, qui se traduisent par « un solide projet personnel et partagé, à la fois enraciné et universel ».
Pour sa part, Txomin García, président de LABORAL Kutxa, a décrit Teresa Catalán comme une compositrice au style propre, qui a toujours travaillé avec liberté, mais avec une grande exigence ; une femme aux multiples facettes dont le talent de compositrice est complété par son intense activité dans l'enseignement, la gestion et la divulgation musicale. Enfin, Txomin García a souligné « le sens éthique qu'elle a imprimé à son travail professionnel » et sa capacité de dépassement « dans un domaine comme la musique, qui est si peu investi professionnellement par les femmes ». En ce qui concerne le lauréat de la Gazte Saria, il a souligné sa vision de l'avenir, qui « se projette en combinant sa capacité créative à la technologie, pour laisser un héritage précieux et original ».
Après la lecture du rapport du jury, Teresa Catalán a reçu le diplôme l'accréditant comme lauréate du prix Eusko Ikaskuntza-Laboral Kutxa 2022. Dans son discours, elle a rappelé que c'est précisément dans ce bâtiment, qui abrite le Musée de Navarre depuis les années 1950, que sa vie personnelle et professionnelle a commencé. En approfondissant la musique, elle a découvert que sa culture « exige une prise de conscience, une recherche » qui oblige la personne créative à comprendre ce qui l'entoure de manière cohérente, équilibrée et éthique. L'enseignement l'y a également aidé, en l'obligeant « à sortir de son égocentrisme, à mieux comprendre les autres », toujours dans l'idée de « rendre à la société un peu de tout ce qu'elle m'a donnée ». Enfin, elle a appelé à la réintégration de l'éthique dans l'esthétique, sans oublier sa propre identité culturelle, seul moyen « de nous conduire vers un projet d'humanité historiquement fondé et artistiquement formulé ».
La cérémonie s'est close sur les discours de Bingen Zupiria, Conseiller régional à la culture et à la politique linguistique, et de Rebeca Esnaola, Conseillère à la culture et aux sports du gouvernement de Navarre.
