Txomin Peillen: "J.ai commencé à écrire pour rendre hommage à Euskal Herri et par défi, et plus tard, je l.ai fait par plaisir"

2003-10-03

BUTRÓN, Ainize



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2003/10/03-10 Txomin Peillen

Écrivain "J’ai commencé à écrire pour rendre hommage à Euskal Herri et par défi, et plus tard, je l’ai fait par plaisir" Ainize Butron

Jatorrizko bertsioa euskaraz Txomin Peillen est n? ? Paris dans la maison de ses parents d?origine souletine. Alors qu?il vivait ? Paris et bien qu?il ait un peu perdu l?usage de l?euskara, il d?cide ? l??ge de 14 ans de s?y consacrer de toutes ses forces. Depuis, il a r?dig? de nombreux livres et articles en euskara, et cela dans diff?rents domaines. En effet, il a ?crit des histoires pour enfants, des livres de litt?rature, et certaines de ses ?uvres traitent m?me de l?ethnologie et de la bio-ethnologie. Ainsi, en plus d?assumer son r?le de professeur de science pendant vingt-cinq ans, Txomin Peillen a voulu, d?s son plus jeune ?ge, reconqu?rir sa langue maternelle et, voulant lui donner la place qu?elle m?ritait, il a entrepris de nombreux travaux de recherche. Mais le travail n??tait pas sa seule source d?occupation, il entretenait de nombreuses relations avec les autres ?crivains basques. Outre le fait d??tre tr?s ami avec Jon Mirande, il a connu ? Paris et plus tard en Euskal Herri un nombre consid?rable d??crivains basques qui sont devenus ses amis : Aresti, Artze, Etxaide, Ibinagabeitia, Sarrionandia. C’est à l’âge de quatorze ans que vous avez réappris l’euskara... J’avais vécu pendant deux ans et demi en Soule, par conséquent je comprenais l’euskara, mais je ne le parlais pas. Puis, je suis allé vivre à Paris, mes parents utilisaient l’euskara entre eux, mais mon père ne nous parlait qu’en français. C’est à l’âge de quatorze ans que j’ai commencé à parler en euskara, après avoir suivi des cours de souletin et gipuzcoan pendant deux ans. Quelque temps plus tard, à l’âge de seize ans, j’ai effectué ma première traduction (une chanson populaire bretonne). Puis, à dix-sept ans, j’ai écrit mon premier poème et mes deux premiers contes. J’ai donc commencé à écrire petit à petit. Vous avez publié vos premières oeuvres dans des magazines... En effet, il n’y avait aucune possibilité de publier des livres, j’ai donc décidé de continuer à faire paraître mes écrits dans les magazines Egan, Euzko Gogoa et Gernika, et cela pendant quinze ans. J’ai commencé par écrire des contes pour enfants, dont deux ont été publiés dans Euzko Gogoa, et plus tard, deux de mes poèmes ont été édités dans Gernika. En revanche, j’ai écrit une vingtaine de contes pour Egan. Au total, j’ai publié 85 contes. De plus, j’ai écrit quatorze livres, sept nouvelles, sept recueils de contes, une courte nouvelle, et quinze livres de littérature. D’autre part, j’ai mené à bien un travail de vulgarisation dans le domaine de l’ethnologie ainsi que plusieurs petits travaux en biologie. J’ai également rédigé deux livres, l’un relatif à Oihenart et l’autre à Mirande. Vous avez vécu longtemps à Paris. C’est à cette époque que vous avez rencontré Mirande... Oui. Nous essayions de le sauver de tous ses mauvais penchants. Les démons étaient en lui. Ses amis étaient des bretons racistes, qui ne l’aidaient ni dans la vie politique, ni dans la vie quotidienne. Ils étaient tous alcooliques, et ce sont eux qui ont rendu Mirande alcoolique. Ils ne lui ont fait que du mal, car Mirande était dépressif, et lors de ses crises de dépression, il sombrait dans l’alcool. C’est ce qui l’a détruit. Ces Bretons étaient de purs fachos. Mirande admirait le totalitarisme. Il a commencé par être royaliste, puis il est devenu abertzale...

Ce qui vous unissait, c’était la littérature... Notre maître en littérature était Andima Ibinagabeitia. C’est lui qui nous a encouragé. C’est la première personne que j’ai rencontrée lorsque j’étais à Paris. Je ne savais pas qu’il y avait un groupe de basques à Paris, pour la simple raison que notre père ne voulait pas que nous fréquentions des basques. Il nous disait : “fini le Pays Basque ! Plus jamais vous n’y retournerez, plus jamais vous ne parlerez en euskara, adieu le Pays Basque”...

Mais, il y avait un groupe de bretons, je me suis donc rapproché d‘eux, et c’est là que j’ai rencontré des basques. Ils m’ont dit qu’ils se retrouvaient au siège du Gouvernement Basque. Je les ai donc rejoints, et c’est là que j’ai rencontré Ibinagabeitia. Il a commencé à me parler en euskara, je lui ai répondu que je ne le savais pas, ou du moins que je ne le parlais pas bien, mais que j’avais quelques notions de souletin. Et c’est là qu’il m’a répondu “tu dois d’abord apprendre le basque, et tu seras alors, peut-être, un jour abertzale”. J’ai commencé à prendre des cours de basque avec lui. Et c’est là que j’ai connu Mirande. Lui a appris le basque à l’âge de vingt ans. Comme moi, il l’avait toujours entendu parler à la maison. C’est avec cette même motivation que nous avons créé une petite Maison Basque avec Ibinagabeitia. Il ne cessait de nous encourager. Plus tard, nous avons connu les ambiances de Saint Sébastien et de Bilbao. Je me souviendrais toujours de cette ambiance, car nous étions très peu de bascophiles, et surtout très peu d’écrivains basques, environ une dizaine. C’est là que j’ai fait la connaissance de Mitxelena, d’Aresti, et peu après d’Etxaide et de San Martin. Ce qui était étrange c’est que nous n’avions aucune idée politique en commun : j’étais païen et de gauche, Mirande était également païen mais de droite, Etxaide était chrétien intégriste, Aresti était marxiste, et nous étions tous amis. La littérature nous unissait. Non seulement la littérature, mais aussi l’amour de l’euskara. Vous organisiez des réunions entre vous. Oui. Nous nous retrouvions tous les mois, et parfois tous les quinze jours. La plupart du temps nous nous retrouvions le samedi, chez l’un d’entre nous. Il nous arrivait également de nous retrouver dans un bar. Tout à l’heure, vous nous avez dit que votre père vous interdisait d’apprendre et de parler l’euskara. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’apprendre l’euskara? Beaucoup de choses. Tout d’abord, j’étais le seul de la famille à ne pas parler l’euskara. J’avais donc honte. À cela s’ajoutait la colère. J’ai donc commencé à écrire par colère. Je me souviens qu’en 1850, un écrivain a écrit qu’au Pays Basque nous n’avions pas de littérature. Tout le monde parlait basque, mais personne n’écrivait en basque. Il n’y avait pas de littérature ou très peu. En 1950, à part Iratzader, peu d’écrivains utilisaient le basque, mais la plupart étaient des curés. C’est alors que j’ai commencé à écrire, par défi et par honneur. J’ai commencé à écrire par honneur pour l’euskara et pour le Pays Basque. Puis avec le temps, c’est par plaisir que j’ai continué. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire dans une langue très peu travaillée jusqu’alors. Mais, il nous fallait trouver du nouveau, de nouveaux thèmes. C’était comme par défi. Txomin Peillen eta Jose Maria Etxeberria. Tout était à faire... C’est ce que nous pensions, mais du travail avait déjà été fait et nous ne le savions pas. J’ai commencé à apprendre le basque avec un recueil de chansons. Il avait été rédigé par Salaberri, en deux langues. J’ai d’abord appris à parler, et je me suis ensuite mis à la grammaire. Après avoir étudié ce recueil, ma tante m’a donné un livre, la méthode d’Artxuren, en deux langues. Il faut savoir que le bilinguisme a toujours été utilisé dans les écoles en Iparralde jusqu’en 1880. Au XIXe siècle, on utilisait le bilinguisme pour enseigner le français. À l’époque le bilinguisme c’était “apprendre le français par le biais de l’euskara” . Par conséquent, il y avait des livres en deux langues, et ce sont ceux que j’utilisais pour apprendre l’euskara. Plus tard, avec Mirande vous avez créé le magazine Igela... Ça c’était beaucoup plus tard. Tout d’abord, il y a eu un problème. La censure surgissait de partout. Il faut savoir qu’à l’époque, la censure n’était pas seulement le fruit du franquisme, mais aussi des basques eux-mêmes. Quand tu étais directeur d’un magazine, il fallait penser : “si je publie cet article, mon magazine est voué à la disparition”. Donc, les articles et les textes que nous écrivions étaient trop osés pour êtres publiés. J’avais envoyé à Euzko Gogoa deux-trois articles, et la preuve, ils ne les ont jamais publiés. Pourtant, ils avaient déjà publié quelques-uns de tes articles? Lorsqu’ils étaient au Guatemala, ils publiaient tous mes articles, mais de retour à Bayonne, les choses ont changé, les sources de financement n’étaient plus les mêmes. C’étaient les curés qui s’en occupaient, des gens comme Lafitte, ce sont eux qui censuraient. C’est alors que le magazine Euzko Gogoa a écarté Mirande et Peillen. Bien évidemment, Aresti ne rédigeait jamais d’articles pour ce magazine. Pour ma part, la plupart des textes que j’ai écrits ont été publiés dans Egan, et j’ai également rédigé un article sur la torture en Algérie. Je l’avais écrit avant la fin de la guerre, et en France ils n’ont pas voulu le publier, mais à Saint Sébastien, oui. Mirande, de son côté avait rédigé une critique relative au Prix Goncourt. En fait, dans un premier temps, ils avaient attribué le prix à un roumain. Mais étant donné qu’il avait écrit un texte contre les Juifs avant l’entrée des Allemands en Roumanie, ils ont finalement remis le prix à un écrivain juif. Mais, cet homme n’avait rien écrit d’autre, et Mirande, dans son article, a dénoncé cette façon d’agir. Après la parution de l’article, Mirande a été accusé d’avoir rédigé des propos antisémites, et étant donné qu’à cette époque les groupes de gauche abertzale apparaissaient, quelqu’un a un jour écrit un article contre Mirande. À l’époque, après que Mirande a eu écho de l’article écrit à son encontre, il a dit : “je n’écrirai plus dans Egan” et c’est à ce moment-là qu’il a arrêté d’écrire en basque. Quelques années plus tard, je lui ai dit : “nous allons créer un magazine, et tu pourras y écrire ce que tu voudras”. Que ce soit bon ou mauvais, nous allons publier quelque chose. Ce magazine, c’était Igela. Vous avez suscité beaucoup de scandales? Lorsque je regarde les magazines d’aujourd’hui, il me semble que les scandales que nous provoquions n’avaient rien de comparable à ceux de maintenant. C’étaient de petits scandales. À l’époque le cléricalisme occupait une place importante ici au Pays Basque nord, plus qu’au Pays Basque sud. Par conséquent, la censure aussi. Par exemple, si certains n’ont pas laissé Mirande entrer à l’Euskaltzaindia, c’était à cause de Lafitte et d’Haritschelar. Dans d’autres régions, et en France en particulier, aucun écrivain n’a jamais été exclu à cause de ses idées nazies ou fascistes. Mirande, en revanche, s’est retrouvé exclu en Iparralde, mais pas en Hegoalde. Dans le Larousse Universel il y a un article relatif à la littérature basque mais ils ne parlent pas de Mirande. Ils énumèrent tous les écrivains de gauche, les bons chrétiens, comme si Mirande n’avait jamais existé. Et pourquoi cette exclusion... A cause de ses idées politiques. Et pourtant à l’époque, Mirande avait laissé de côté la politique. Il avait dit “maintenant je ne me consacre qu’à la culture, je laisse tomber la politique”. Il avait donné une conférence, et tout le monde l’avait rejeté car il s’était exprimé avec véhémence contre le gouvernement. Et Mirande n’est pas le seul avec qui cela s’est produit... Combien de temps cette censure a-t-elle duré? Josean Artze, lui aussi, a été victime de la censure à cause d’un basque. À une certaine période, on était censuré avant même d’avoir rédigé un texte. Le livre passait devant la commission de censure, et quelqu’un devait relater l’histoire ou en faire la traduction. Mais si l’on obtenait un prix, le livre n’était pas censuré. Moi, par exemple, j’ai réussi à faire publier un livre de cette façon à l’époque de Franco, Itzal Gorria. Puis, mes deux autres livres ont été publiés grâce aux prix obtenus. Vous travailliez en clandestinité... Pas vraiment. Le magazine Euzko Gogoa était officiel au Guatemala, et Gernika en Argentine. Mais en hegoalde, tout deux étaient des magazines clandestins. Ensuite, comment publiait-on les livres ? Franco vivait encore à cette époque. Du côté de la censure, il y avait un problème, Etxaide, par exemple, rencontrait de gros problème à chaque fois qu’il voulait publier un livre. C’était la censure du Guipúzcoa qui le lui interdisait. À cette époque, il existait une tendance au totalitarisme, et cela, de tous les côtés. Très souvent vous dites que Mirande et vous étiez différents l’un de l’autre. Qu’est-ce qui faisait la différence? Nous nous différencions des autres de par notre caractère souletin. En Soule, nous avons toujours été hétérodoxes. Agustin Chaho, lui aussi, est devenu hétérodoxe. Il a été enterré sans aucune cérémonie religieuse, il n’y a pas de croix sur sa tombe, et lui aussi était souletin. Pour Mirande, c’était exactement la même chose. En revanche, en Basse Navarre, les gens se consacraient énormément à l’idéal chrétien, et les curés faisaient ce qu’ils voulaient. Par exemple, lorsqu’il fallait élire un député, 90% des gens votait pour le candidat recommandé par le curé. C’est de cette façon que ce fasciste d’Ibarnegarai est passé. En Soule, il n’était vraiment pas populaire. Et aujourd’hui encore, c’est la droite qui est majoritaire en Iparralde. Mais, la gauche a quelque peu progressé, en atteignant aujourd’hui les 40%. A l’époque, il y avait une certaine uniformité et la pensée officielle était celle de l’Eglise. L’Eglise contrôlait tout: des spectacles de danse aux écoles, en passant par les gens. Mais les choses ont changé depuis. Avant, les Chrétiens étaient les oppresseurs, mais aujourd’hui ce sont eux qui sont mis à l’écart. En Euskal Herri nous ne savons pas faire la part des choses. Aujourd’hui encore, Mirande continue à ne pas être bien vu… Il n’est pas bien vu en Iparralde, sauf en Soule, où on lui a rendu hommage. Et tant que ceux de mon âge vivront, il ne sera pas reconnu. Vous parlez de la censure, mais en tant qu’écrivain, vous pratiquez aussi l’autocensure... Je ne m’en sers pas assez. Il y en a qui me disent : “toi, tu n’es pas assez diplomate”. Je ne suis pas diplomate, je suis souletin. En Soule, nous avons une coutume : au Carnaval, les gens disent n’importe quoi. À cette occasion, je me suis moqué de moi-même, mais les gens ne s’en sont pas aperçus. Si un pays veut faire preuve d’une certaine maturité, il faut qu’il sache rire de lui-même et se critiquer. Et s’il ne rigole pas, ça ne vaut pas la peine. En Euskal Herri, nous avons des magazines tels que Napartheid, Ostiela, mais nous n’avons pas de juste milieu. Nous n’osons pas car nous manquons d’informations. En Euskal Herri, nous avons plutôt un style “dur”. Au début, vous écriviez vos livres en gipuzcoan... Pour ma première nouvelle, j’ai essayé d’écrire en euskara batua, et j’ai reçu un prix. J’ai également écrit deux contes en souletins, deux poèmes en gipuzcoan. Pendant une dizaine d’années, j’ai utilisé une certaine forme d’euskara batua, et petit à petit j’ai suivi la voie de Mitxelena. Mais Mirande et Ibinagabeitia ont beaucoup influencé mon écriture. Cependant, il me semblait que Mirande était plus puriste que je ne l’étais. Moi, je n’osais pas employer de nouveaux mots. Pourquoi le gipuzcoan? A l’époque, tout le monde écrivait de cette façon. J’utilisais un gipuzcoan particulier, car on y retrouvait des traces de l’euskara d’iparralde. Mais, c’était quand-même du gipuzcoan. Très souvent vous parlez du franquisme. Cependant, plusieurs maisons d’édition ont ouvert leurs portes à cette époque, c’est donc devenu plus facile pour vous... Je ne crois pas. Je ne sais pas si je m’y suis bien pris. J’ai toujours été pacifiste, un adepte de Gandhi, et c’est parce que j’étais contre la violence que je me suis soulevé, et depuis ce jour j’ai été exclu de Elkar. Avant je publiais mes textes à Elkar. Mais dès qu’ils te collent une étiquette, comme quoi tu es d’EA, c’est fini pour toi. Ceux du PNV peuvent entrer facilement dans les grandes maisons d’édition, mais ceux d’EA n’y ont pas leur place. Moi, je n’ai jamais été reconnu comme étant un grand écrivain, sérieux, car pour avoir de la renommée il faut écrire des choses terribles, tragiques, ce que je n’ai pas fait. Vous n’aimiez pas écrire des choses tragiques... J’ai écrit des textes agréables. Un jour, j’ai présenté un de mes livres lors d’un concours, et ils me l’ont refusé car c’était un livre humoristique La littérature basque serait-elle trop sérieuse? Il se peut, mais je ne crois pas, car certains écrivains ont utilisé l’humour. Koldo Izagirre et Atxaga savent utiliser l’humour. Mais, bon, il faut comprendre leur humour. Les basques ont un certain sens de l’humour, et ils ne comprennent pas toujours les jeux de mots. A vrai dire, cela a peu d’importance, moi, j’ai fait ce que j’avais à faire. J’ai essayé de faire quelque chose. Je pense quand-même que quelques-uns des élèves que j’ai formés prendront le temps de s’arrêter sur mes livres. Vous donnez l’impression d’avoir vécu toute votre vie “ à contre-courant”... Je pense d’une façon particulière car avant d’être basque, je suis souletin. La Soule, c’est un monde particulier. Je n’adhère pas à la pensée uniforme, je ne fais pas partie d’un moule. En Euskal Herri, au début, nous avions le modèle chrétien, ensuite est venue l’église marxiste. Nous sommes allés d’église en église, je visite les églises, mais je reste dehors. Je reste en dehors des églises catholiques et marxistes. J’ai vu comment ces églises fonctionnaient, et je m’en suis éloigné. Mais, il y a quand-même là une bonne chose: les écrivains basques entretiennent de très bonnes relations entre eux. Entre nous, nous parlons très rarement de politique ou d’abertzalisme. Nous évoquons l’attitude répressive des Etats français et espagnol, mais rien d’autre. Aujourd’hui, vous avez des projets en ce qui concerne la littérature... J’ai toujours des projets. En ce moment, j’ai des textes que j’ai fini d’écrire, mais qui n’ont pas été publiés, et d’autres textes que je n’ai toujours pas terminés (en tout 8, sans compter les 32 livres déjà écrits). J’ai également une kyrielle de lettres que mes amis écrivains m’ont envoyées, et je vais un jour les donner à Euskaltzaindia. Entre autres, il y en a de Mirande, d’Ibinagabeitia, d’Aresti, et d’Etxaide. A cette époque il n’y avait pas de téléphone, donc, nous nous écrivions. Les dernières lettres que j’ai reçues venaient de la prison ; c’étaient celles de Joseba Sarrionaindia. J’ai gardé ses lettres, et je les ai soigneusement rangées avec les autres. Je les donnerai un jour à l’Euskaltzaindia pour que ces lettres soient archivées. Txomin Peillen

Txomin d?Andoze. N? ? Paris le 17 novembre 1932. Il a suivi des ?tudes de biologie et de g?ologie ? l?Universit? de la Sorbonne, o? il rencontra Mirande. Il a enseign? au lyc?e Lavoisier de Paris, et a particip? ? des magazines tels que ? Gernika ?, ? Egan ?, ? Euzko-Gogoa ? ou ? E.-Folklore ? ?Maiatz?. Plus tard, il a travaill? ? la Facult? des Lettres de l?Universit? de Pau. Il y enseignait la langue et la litt?rature basque. En 1981, il a obtenu son doctorat ? l?Universit? de Bordeaux, gr?ce ? sa th?se intitul?e Lexique Basque de l?anatomie, morphologie et semantique. Il a ?galement cr?? une chaire de basque ? Bayonne, qui lui a ?t? attribu?e. Il a ?crit dans de nombreux magazines, par exemple FLVSD, ?Cuadernos de Etnolog?a y Etnograf?a de Navarra?, ?Euskera? (Bilbao), ?Elhuyar? (Saint S?bastien), ?Bulletin du Mus?e Basque? (Bayonne) et dans le d?partement d?UZEI ? Saint S?bastien. La plupart de ses articles traitent particuli?rement de la biologie, de l?histoire des id?es (ethnographie et litt?rature) ainsi que des diff?rents courants qui existent en linguistique.
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