Argitxu Esain. Soprano: Chanter de l’opéra est très enrichissant, en plus du chant vous devez apprendre à être acteur 

2009-04-03

ZABALETA, Eneritz

ITHURBIDE, Maite

Argitxu à 31 ans est une jeune choriste d’opéra. Bien qu’elle ait débuté tard dans le chant, aujourd’hui elle fait partie du ch½ur du Capitole de Toulouse. Argitxu est soprano et chante de la musique classique. Nous avons discuté de sa profession et de son parcours atypique.

Vous êtes soprano au ch½ur du Capitole de Toulouse. Comment?

Il y a trois ans je suis entrée au ch½ur du Capitole de Toulouse. J’avais obtenu le diplôme du Conservatoire de musique de Rennes. A dire vrai, en France, c’est à Paris que l’on a le plus de choix, mais moi je ne voulais pas y aller. Tout compte fait, j’ai eu de la chance après Paris, c’est le Capitole de Toulouse qui est classé comme second ch½ur le plus important.

En chantant dans un ch½ur aussi important, vous devez connaître les grands solistes internationaux.

C’est ainsi. L’opéra du Capitole de Toulouse est reconnu en Europe et j’ai eu la chance de rencontrer des artistes de grande renommée. Tout compte fait, les relations sont toujours très enrichissantes bien que les membres du ch½ur aient souvent le même rôle à jouer.

Combien êtes-vous de chanteurs dans le ch½ur ?

En tout nous sommes 40 chanteurs. Pour les femmes il y a des altos d’une part et des sopranos d’autre part. Chez les hommes il y a des ténors et des barytons. Chaque choriste chante les mélodies selon sa spécialité.

A Toulouse vous chantez des opéras principalement.

Oui c’est exact. Chanter des opéras est très valorisant, en plus du chant, on participe à une histoire et l’on apprend le rôle d’acteur en même temps. J’y prends beaucoup de plaisir.

Il faut dire que votre parcours est assez original. Il y a dix ans pensiez-vous qu’un jour vous seriez chanteuse?

Non jamais. J’ai commencé assez tard à chanter. La relation que j’aie avec le monde de la musique est personnelle. Ma famille n’était pas grand amateur de musique classique. Quoiqu’à la maison nous aimions chanter les airs basques. Nous chantions souvent. De ma propre initiative j’avais commencé à jouer un instrument de musique. D’abord je voulais apprendre à jouer du saxophone et en allant à l’école de musique de Bayonne, le professeur m’avait conseillé plutôt le hautbois. J’en ai joué pendant dix ans.

Vous avez dit que vous avez commencé tard à chanter. Quand était-ce?

J’ai pris mon premier cours de chant à l’âge de 21 ans à l’école de musique de Bayonne. Jusque-là je n’avais jamais imaginé que je pourrais un jour être professionnelle du chant. J’avais alors terminé les études basques à la faculté de Bayonne.

Quand est ce que vous avez décidé que vous pourriez essayer de vivre du chant classique?

Tout à fait par hasard. J’avais commencé à Bayonne à l’âge de 21 ans puis j’avais arrêté. Pour mon plaisir je continuais le chant traditionnel. Alors une professeure de chant de l’école de musique de Bayonne est venue me voir. Elle m’a encouragée à reprendre le chant. A vrai dire, au début je lui avais répondu que non, que j’avais laissé le chant et que je prendrais une autre direction. Mais, j’avais réfléchi et enfin j’ai accepté sa proposition et j’ai recommencé à nouveau le chant classique.

Alors vous êtes allée à Rennes, à l’école de musique.

Oui, la professeure en question m’avait dit que dorénavant elle enseignerait au conservatoire de Rennes et elle m’avait encouragée à faire les tests pour y entrer. J’ai réussi les tests.

Les autres étudiants devaient être plus jeunes que vous, la situation était un peu particulière.

Oui c’était particulier. J’avais 25 ans, et j’avais peu d’expérience dans le monde du chant. Les étudiants avaient entre 18 et 20 ans et depuis leur enfance ils chantaient dans des ch½urs d’enfants. Comparé à eux mon parcours était original. Mais je garde de bons souvenirs de ces temps-là.

Cela fait 3 ans que vous êtes au ch½ur de Toulouse. Quels sont vos projets?

J’ai encore mon contrat qui va durer un an au ch½ur de Toulouse. Il est vrai que j’aime beaucoup le travail de choriste au Capitole mais j’ai envie de faire autre chose. Peut-être de changer de choeur. Ces dernières trois années nous ne sommes pas sortis de Toulouse. Chanter d’autres répertoires serait aussi intéressant.

Vous souhaiteriez être soliste, par exemple?

Chanter en solo me plait. Mais pour cela, il me reste peu de temps. C’est pour cela si je veux être soliste, je dois le décider rapidement.

Il faut dire qu’au Pays Basque vous donnez des concerts comme soliste.

Oui j’ai déjà donné quelques concerts en tant que soliste. Il y a quelques années avec quelques amis nous avons constitué une association Ozenki, et depuis 3 à 4 ans nous donnons des concerts tous les deux mois. Nous jouons du classique. C’est une expérience très enrichissante. Les autres membres du groupe ne sont pas des professionnels, comme moi, et nous nous réunissons en dehors de leurs horaires de travail pour donner ces concerts.

Vous commencez à avoir du succès.

Je crois qu’il y avait un besoin au Pays Basque pour entendre de la musique d’opéra. Quand nous avons commencé il n’y avait que très peu de personnes. Mais petit à petit les salles se remplissent et les spectateurs sont contents en rentrant chez eux. Beaucoup nous remercient pour leur avoir offert le plaisir d’entendre ce genre de musique.

La musique classique n’est pas très enracinée en Pays Basque.

Non. La majorité de la société ne connaît pas et par exemple les ch½urs classiques sont rares. C’est pour cela que dans le groupe Ozenki, lors des concerts, nous chantons des programmes faciles à écouter dits “publics”. Notre but est de donner des concerts agréables à entendre et enfin le succès aussi est là.

Chanter comme soliste et chanter dans le ch½ur apporte des sensations différentes n’est ce pas?

Ce n’est pas comparable. Depuis toute petite je suis plutôt timide et quand je jouais du hautbois j’avais beaucoup de trac quand il fallait jouer devant le public. Chanter seule dans les concerts m’apporte beaucoup de plaisir. Cela m’a aidé à dépasser la timidité. Les émotions sont plus fortes, vous sentez plus d’adrénaline. J’aime beaucoup ce type de concerts.

Pour terminer quels sont les compositeurs que vous préférez?

J’aime beaucoup chanter les airs des compositeurs italiens. J’aime aussi les airs russes. Dans l’ensemble tout le XIXe siècle. Argitxu Esain (Ciboure, 1977) Argitxu Esain est née à Ciboure en 1977. En 1997 elle a obtenu une licence de langue et civilisation basques à la faculté de Bayonne et a enseigné le basque en collège et lycée. Pendant huit ans elle a joué du hautbois à l’école de musique de Bayonne. A l’âge de 21 ans elle a décidé de faire carrière dans le chant. Après une formation de trois ans au conservatoire de musique de Rennes, elle chante comme soprano dans le ch½ur de l’orchestre du Capitole de Toulouse. Au Pays Basque elle chante en solo avec le groupe Ozenki lors des concerts qui sont donnés habituellement dans des églises.
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