Jean Fagoaga: "Pour que la culture basque reste vivante en cet Iparralde un travail considérable est encore à réaliser"

2002-04-12

BUTRÓN, Ainize

Elkarrizketa: Jean Fagoaga Jean Fagoaga, médecin et Président d'Eusko Ikaskuntza pour Iparralde "Pour que la culture basque reste vivante en cet Iparralde un travail considérable est encore à réaliser" * Traduction au français de l'original en basque Ainize Butron Il y a dix ans qu'Eusko Ikaskuntza Société d'Etudes Basques est installée en Iparralde à Bayonne. Depuis le début, elle a promotionné la recherche dans les études basques par l'intermédiaire des relations établies avec les étudiants et les muncipalités locales. Même si tous ces partenariats ont objet de sensibliser lópinion sur la culture basque en Iparralde, le Président de la délégation Jean Fagoaga, souligna qu'il reste un grand travail à accomplir. Ainsi rappelant les initiatives menées jusqu'à présent le Président a présenté les actions envisagées dans le futur. Il souligna particulièrement ceux qui concernent la recherche en toponymie. Quel a été l'objectif principal d'Eusko Ikaskuntza depuis son entrée dans le Pays Basque continental? Son premier objectif consista à se faire connaître en Iparralde, travail absolument nécessaire, car de nombreuses personnes croyaient qu'Eusko Ikaskuntza était un parti politique. Après avoir fixé notre siège à la Faculté, la première chose que nous avons faite pour nous faire connaître, a été d'accorder une aide à chaque étudiant ou chercheur qui effectuerait une investigation dans le domaine basque. Pendant une dizaine d'années nous accordons une subvention 100.000 francs (15 000 euros) annuellement à ceux qui conduisent une recherche sur la culture basque. Cette recherche peut être rédigée en français mais le sujet doit porter sur la culture basque. Le fait d'avoir notre siège à la faculté et d'attribuer ces bourses aux étudiants nous a permis de nous faire connaître en tant qu'organisme et faire remarquer le travail qui s'effectue autour de la culture basque. Notre message s'est transmis de bouche à oreille. La présence et la reconnaissance d'Eusko Ikaskuntza sesont peu à peu confortées. De plus, vous menez un travail approfondi autour des personnages qui au cours des siècles se sont distingués au sein de la culture du Pays Basque Continental. Nous avons organisé beaucoup de colloques. Quatre ou cinq par an sur des thèmes tels que "Le droit coutumier basque" ou sur d'autres personnages comme "Madeleine de Jauregiberri". Au cours de ces journées nous avons réuni de nombreux chercheurs. Lorsque nous organisons un hommage nous publions toujours un livre. Notre objectif est de pénétrer davantage en Pays Basque intérieur. Dans ce but, nous avons souscrit des accords avec les municipalités, une dizaine, avec la ville de Mauléon, Barcus... la majorité en Labourd, Sare, Espelette, Cambo, Bayonne, Hendaye, Saint Jean de Luz... mais aucune en Basse Navarre. Grâce à l'accord souscrit avec la Mairie de Bayonne, nous comptons annuellement sur un budget de 80.000 francs (12 195 euros) la Ville de Bayonne en apporte 40 000 F (6097 euros) et nous l'équivalent pour réaliser nos activités. Nous organisons des conférences et nous décernons un prix d'honneur à une personnalité qui s'est distinguée en faveur de la culture basque. Nous accordons 20.000 francs (3049 euros) à un jeune chercheur pour la meilleure thèse doctorale sur un sujet concernant le Pays Basque. Cela fait plusieurs années qu'Eusko Ikaskuntza est présente en Pays Basque continental et elle a gagné une certaine reconnaissance. Quelles attitudes observez vous de la part des maires et des administrés? Très bonnes. Et cela nous encourage à continuer. Si vous apportez de la culture on voit tout de suite les portes s'ouvrir. Les maires et les conseillers se montrent toujours d'accord pour concrétiser une initiative. Ensuite il n'est pas facile d'accorder des aides, car le budget culturel des municipalités est toujours assez limité. Mais, dès que nous organisons un hommage, nous sommes obligés de compter sur un budget de 15.000 francs (2286 euros). Et si nous proposons de faire moitiémoitié, des problèmes apparaissent. En quelque sorte gràce au travail que vous avez développé, vous avez permis de faire connaître des personnages et des chercheurs du Pays Basque continental. Les gens ressentent le besoin de récupérer la culture basque. Il y a deux mois, nous avons organisé à Aiherra une journée sur P. Haristoy, un homme qui avait fourni un fabuleux travail mais qui n'était pas du tout connu, et nous avons été surpris de voir que près de cent personnes s'étaient réunies lors de ce colloque. Compte tenu d'un tel succès, nous nous sommes rendus compte que nous devons travailler plus à fond sur ce terrain. Il y a de nombreuses personnes qui ont fait un grand travail concernant la culture basque et, pourtant, beaucoup d'entre eux demeurent dans l'oubli. Il faut mobiliser les jeunes, susciter leur intérêt et les aider économiquement pour qu'ils récupèrent cette culture. Notre principal objectif est de réaliser des recherches, d'aider les jeunes étudiants et de remettre dans l'actualité ces personnes aujourd'hui oubliées. Bien que le travail soit amorcé il reste un grand effort à accomplir encore autour de certains personnages. Mais on dit souvent que dans le Pays Basque continental les travaux des jeunes étudiants sont rares en littérature et en recherche. Je ne crois pas . De toute façon, on pourrait faire beaucoup plus que ce que l'on fait. Eusko Ikaskuntza dispose de moyens, mais pas suffisamment pour développer tout ce travail. Le dernier travail de recherche a été réalisé par Jakes Casaubon , sur le terme "iri", . Son livre sera publié prochainement. D'autre part, étant donné qu'en Pays Basque continental beaucoup de noms de lieux basques se perdent, nous sommes en train de réaliser une étude sur la toponymie, commencée par Casaubon à Ezterenzubi et que nous étendrons ensuite vers la Soule. Pour réaliser ce travail, il faut parler avec les bergers. Il y a encore beaucoup à faire sur ce sujet, mais c'est un travail qu'il faut réaliser, car sinon lespersonnes âgées, en mourant, emporteraient toutes leurs connaissances et leurs richesses dans la tombe. Etant donné que vous ne disposez pas de ressources suffisantes pour couvrir l'étude sur la toponymie, que croyez vous que l'on puisse faire pour que cette recherche soit possible? C'est un travail que chaque municipalité devrait prendre à son compte. Si dans chaque municipalité il y avait un étudiant intéressé par la réalisation d'une étude, la Mairie devrait l'aider. Nous serions disposés à souscrire des accords avec chaque mairie et à aider économiquement en offrant notre expérience et notre méthodologie. Les communes doivent s'engager dans cette voie. Au cours des sept ans que vous présidez Eusko Ikaskuntza, avez vous observé un quelconque changement dans l'intérêt que la société adopte face à la culture? Je ne crois pas que le travail que nous avons réalisé ait eu une influence quelconque sur ce point de vue. Pourtant, il est vrai que tout le monde, aussi bien la société que les autorités, montrent un plus grand intérêt pour la culture. Par exemple, je peux citer le cas de Senpere, une municipalité avec laquelle nous avons souscrit un accord. Il y a quelque temps, ils nous ont appelés pour convenir du type de travail que nous pourrions réaliser l'année prochaine. Nous nous sommes rendus compte que si nous éveillons les consciences nous observons une réponse immédiate. Les gens se motivent, et c'est précisément de cela qu'il s'agit. L'activité culturelle basque, après être restée aussi longtemps endormie, est plus active de jour en jour. Il y a beaucoup de choses qui sont conservées dans les archives et qui soint méconnues. Tel est le cas de nombreux écrits qui demeurent au Musée Basque. Ils sont comme endormis, mais au moins on peut assurer qu'ils ne disparaîtront pas. Il y a aussi des personnes vivantes qui n'ont rien laissé d'écrit, mais qui accumulent des connaissances très riches qui disparaîtront pour toujours lorsque ces personnes mourront. Il y a un grandbesoin de mémoire. Dans ce sens, le travail que réalisent les radios est très important. Pour nous, de toute manière, si nous avions à Bayonne des archives le travail serait facilité. A mon avis, ce dont nous avons réellement besoin c'est une politique linguistique qui nous permette de faire face à toutes ces difficultés. Le fait que beaucoup de ces jeunes fassent leurs études en France ne représente t il pas un obstacle pour entreprendre les travaux de recherche? A mon point de vue, c'est enrichissant de partager la culture française et la culture basque. Un jeune qui a connu la culture française grâce à ses études aura acquis un certain niveau dans cette culture et, en plus, il a envie d'enrichir la sienne. La particularité du Pays Basque continental réside dans sa langue et dans sa culture. Le mode de vie a aussi une certaine influence. Lorsque vous pénétrez dans le monde de la culture, vous pouvez mener les deux cultures basque et française ensemble. Ne devrions nous pas compter sur une nouvelle génération? De nombreux jeunes se manifestent bien qu'ils soient plus intéressés par la politique, peut être parce qu'ils désirent apporter très vite une solution au problème d'Euskal Herria. Le désir de réaliser des recherches sur la culture basque leur viendra plus tard. Jean Fagoaga Jean Fagoaga, médecin, retraité, est né le 20 octobre 1928 à Sare. Il fut maire de Sare. Joueur de pelote, il est père de trois fils. Pour Eusko Ikaskuntza Iparralde, il est vice président depuis 1995. Euskonews & Media 162.zbk (2002 / 4 / 12 19) Eusko Ikaskuntzaren Web Orria
Partekatu
Facebook Twitter Whatsapp

AURREKOAK

Javier Aguirresarobe: "Secretos del Corazón filmak bereziki hunkitzen nau. Filme biribila da eta nik guztia eman nuen"

 

Irakurri

José María Bastero: "Terrorismoa desagertzea, aurrerapen ekonomikoa solidarioa izatea eta egonkortasun politikoa lortzearekin batera, morala berrindartzea gustatuko litzaidake"

 

Irakurri

Javier González de Durana: "Artium eta Guggenheim alderatuz, lehena delicatessen bat litzateke eta merkataritza gunea bestea"

 

Irakurri

Juan Mari Beltran: "Fusioa ere etxean dago: Aralarko artzainen doinu zaharrek arabiar musika dirudite"

 

Irakurri

Jose Mari Muxika: "Topagunean biltzen diren jarduerak euskal gizarteak eskatzen dituen jarduerak dira"

 

Irakurri