Clement Urrutybehety: "J´ai travaillé seul la plupart du temps"

2000-01-07

ERROTABERE, Agustín

Elkarrizketa: Clement Urrutybehety Clement Urrutybehety, investigateur "J'ai travaillé seul la plupart du temps" * Traduction au français de l'original en basque Agustin Errotabere Le 20 janvier 2000 ce médecin de Saint Palais et chercheur recevra le prix d'honneur de la culture basque Eusko Ikaskuntza Ville de Bayonne. Un makila d'honneur sera offert pour tous ses travaux à ce chercheur âgé de 86 ans. Il a étudié les chemins de Saint Jacques de Compostelle et publié plusieurs ouvrages dont "La Basse Navarre, héritière du royaume de Navarre" et créé "L'association des amis de Saint Jacques des Pyrénées Atlantiques". D'autre part il a fondé le musée de Basse Navarre et des chemins de Compostelle qui est situé à Saint Palais en Basse Navarre. Ce mois ci il sera récompensé de toutes ses uvres en faveur de la culture basque. Clément Urrutybehety pouvez vous vous présenter ? Je suis né à Saint Palais en 1913 le 26 décembre. Mes parents avaient un commerce. Ils vendaient du bois. J'ai fait mes études au collège de Mauléon. Puis quand j'ai terminé mes études de médecine en 1938 j'ai reçu un prix pour ma thèse en 1939. C'était la guerre et j'ai commencé à travailler aussitôt dans la région de Saint Palais, avec les agriculteurs. J'aurais préféré travailler en ville, mais je n'ai pas eu le choix. J'ai continué à travailler en Amikuze jusqu'en 1979, et à 65 ans j'ai pris ma retraite. Comment avez vous eu le goût pour l'histoire, ou plutôt la passion? Quand je terminais ma journée de travail, aller au café ou jouer aux cartes, ne m'intéressaient pas. Si bien que lorsque je disposais d'un peu de temps, entre les visites des malades, j'ai parcouru les chemins, les routes dans tous les sens. Peu à peu, j'ai découvert les routes d'ici, les chemins de Compostelle et ceux du royaume de Navarre, qui étaient en fait les mêmes. J'avais un oncle franciscain, le Père Chrisostome, théologue,et c'est peut être lui qui m'a communiqué cette passion. Vous travailliez seul ou êtiez vous accompagné?J'ai travaillé seul la plupart du temps. J'avais des relations avec la Société des Amis de Saint Jacques de Paris. Ici aussi j'avais des relations plus précisément avec la revue Gure Herria. Au fur et à mesure que j'avançais dans les recherches j'adressais les informations à Paris. A Lizarra aussi une association s'intéressait à ces chemins. Depuis ces chemins ont eu un succès considérable et maintenant on crée de multiples associations. J'ai écrit beaucoup d'articles sur des sujets très divers, dans les revues: les frontières de la Navarre, des Ports de Cize, du carrefour de Gibraltar, la croix de Pelegrinia de Garris, des vestiges romains, des écrits de la chapelle de la Madeleine de Tardets. Comme je n'avais pas le temps d'écrire, j'ai recueilli beaucoup d'informations. J'ai travaillé avec les archives. J'ai pu obtenir tout ce que je recherchais des archives de Pau par l'intermédiaire de la mairie. Quand j'ai arrêté d'exercer la médecine, j'ai commencé à écrire des livres. Vous avez écrit trois livres J'ai écrit une dizaine de livrets et trois livres volumineux. Le premier m'avait été sollicité par l'Institut Principe de Viana "Casas Ospitalia: 10 siglos de historia en Ultra Puertos". Le second "La traversée du Pays Basque" demandé par les éditions Atlantica et le dernier, il y a peu de temps, par Atlantica également "La Basse Navarre". Pour la rédaction de ce dernier j'ai eu du mal pour la classification des documents. Sur l'histoire de la Navarre beaucoup de livres ont été publiés... Le chanoine Pierre Narbaitz avait écrit "Quand la Navarre avait des rois" et "Le Matin Basque". Monsieur le Chanoine a examiné les dynasties des rois, moi j'ai plutôt étudié les institutions et la société navarraise. Je me suis rendu compte que la démocratie existait du temps du royaume de Navarre. Dans chaque commune, les propriétaires se réunissaient puis se rassemblaient dans les cours des provinces. La royauté, la féodalité et la démocratie cohabitaient mais la démocratie dominait.Les premiers fors ont été rédigés au XIIIe siècle et le royaume de Navarre avait juré de les respecter. La monarchie avait pour principe de base la liberté des basques et le roi était choisi par le peuple. Cette coutume a subsisté jusqu'à la révolution. Le premier roi avait été choisi au suffrage universel par les basques, avec la promesse de partager les terres avec eux. Cette coutume a duré jusqu'au 18ème siècle. La Basse Navarre était attachée au royaume de Navarre longtemps. Par contre le Labourd et la Soule étaient attachés à l'Aquitaine: nous au Sud et les autres au Nord. Vous avez suivi et examiné de près les chemins de Compostelle Il faut souligner que les chemins de Compostelle étaient les mêmes que ceux de Navarre. C'est moi qui ai fait poser une pierre au carrefour de Gibraltar, là ou se croisaient les trois chemins : celui de Sorde l'Abbaye et de Garris , celui d'Orthez et de Saint Palais et le troisième celui de Navarrenx. D'après "Le guide du chemin" d'Aymerie Picaud ce carrefour était signalé vers Ostabat, mais moi j'ai fait poser une pierre au carrefour de Gibraltar. La création du Musée de Basse Navarre est une uvre importante Il y a treize ans que ce musée est ouvert. Je me suis consacré tardivement à ce travail. J'avais rassemblé petit à petit les objets que me donnaient les gens. On m'offre toutes sortes d'objets : il y a peu de temps on m'a offert le fauteuil du juge de paix de Saint Palais. Mais j'ai commencé trop tard à récupérer tout ce matériel. Peu à peu nous avons obtenu des aides diverses dont celles du Conseil Général. La plupart du temps, c'est moi même qui constituait ces dossiers volumineux pour obtenir des subventions. Environ une dizaine de personnes ont collaboré pour le musée et plus particulièrement quatre. Nous avons rassemblé un trésor ; une vingtaine de meubles, une centaine de linteaux, 200 à 300 outils, quatre autels romains de Tardets, Hasparren, Ibañeta et Guéthary, des pierres et des haches datant de la préhistoire. L'andernier environ deux mille personnes ont visité le musée. Le musée n'est pas assez connu car il n'est pas signalé sur les guides touristiques. Beaucoup ignore son existence. Ce musée aurait besoin d'un conservateur. Il devrait être mis en réseau avec les autres musées, avec le musée Basque ou avec d'autres du département? Nous sommes en train d'enrichir le musée. Les agriculteurs de Basse Navarre, du Béarn ou de Gascogne recueillent beaucoup d'outils préhistoriques et nous les remettent. Récemment dans une maison de Domezain on a trouvé de la documentation sur l'émigration basque, d'une grande valeur ; les noms de 1500 émigrés, partis des ports de Pasajes, Bayonne et Bordeaux, qui ont quitté le pays entre 1855 et 1865... Photographies: Agustin Errotabere Euskonews & Media 61.zbk (2000 / 1 / 7 14) Eusko Ikaskuntzaren Web Orria
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